top of page

Groupe Mutuel: Ce qui change pour vous


Deux personnes font des calculs

Point de situation sur la baisse des remboursements pour les massages.

Depuis le début de l’été, plusieurs patients m’ont signalé que leurs dernières séances de massage n’avaient pas été remboursées par leur assurance complémentaire auprès du Groupe Mutuel, alors qu’elles l’étaient auparavant.


Au printemps, cet assureur avait adressé un courrier à ses clients, leur rappelant que le nombre de soins couverts par année pouvait être limité en cas de « consommation conséquente ». Ce courrier a été suivi de menaces, rapidement mises en application, de refuser les remboursements.


Dans cet article, je vous résume la situation et vous suggère différentes options si vous vous retrouvez dans ce cas de figure.



Le remboursement des massages en Suisse


En Suisse, les médecines complémentaires, telles que le massage, sont reconnues pour leur contribution au bien-être des patients et font partie intégrante du système de santé. Elles ne sont pas considérées comme des prestations médicales à proprement parler, c’est pourquoi leur coût n’est pas pris en charge par l’assurance de base, mais par des assurances complémentaires, qui admettent leur valeur thérapeutique.


Toutefois, les compagnies d’assurance définissent elles-mêmes les critères de remboursement des médecines complémentaires. Seuls les traitements à visée thérapeutique sont pris en charge, à condition qu’ils soient jugés appropriés et non excessifs. Les assurances se réservent le droit de vérifier la pertinence de la thérapie et peuvent refuser le remboursement s’il s’agit de soins préventifs ou de confort.


C’est pourquoi, avant chaque massage, votre thérapeute réalise une anamnèse qu’il ajoute à votre dossier patient. Ce dossier sert de base pour répondre aux demandes de renseignements des assurances, en détaillant les soins prodigués, les progrès observés, le nombre de séances encore nécessaires, ainsi que les autres traitements potentiellement bénéfiques.



Que se passe-t-il actuellement avec le Groupe Mutuel ?


Les contrôles des assurances complémentaires sont déclenchés par un nombre élevé de visites annuelles. Au-delà d’un certain seuil (qui varie selon les assureurs), le médecin-conseil de l’assurance demande des justifications supplémentaires afin de décider si le remboursement des séances peut se prolonger.


Cependant, les conditions générales des assurances complémentaires ne précisent pas le nombre exact de traitements correspondant à ce seuil, se contentant d’évoquer une vague notion de « consommation conséquente ». Cela permet aux assureurs de modifier discrètement leurs pratiques de remboursement en cours de contrat, tout en culpabilisant leurs clients de trop solliciter leur assurance complémentaire.


En ce qui concerne le Groupe Mutuel, le thérapeute recevait auparavant une demande de renseignements lorsqu’un patient atteignait environ une dizaine de soins par an. Désormais, l’assureur opère une distinction nette : les massages sont considérés comme des soins de bien-être dès que le patient dépasse cinq séances par an, tandis que les autres thérapies complémentaires sont limitées à huit sessions par an. Ainsi, un justificatif est demandé plus rapidement pour les massages que pour les autres formes de thérapies. Autre différence notable, le justificatif n’est plus demandé au thérapeute lui-même, mais doit être rédigé par le médecin traitant.


La question qui se pose à ce stade est de savoir si légalement, un assureur a le droit de durcir ses pratiques de remboursement en cours d’année. Malheureusement, la réponse est oui. Les conditions générales de votre contrat d’assurance complémentaire stipulent que les traitements doivent être « efficaces, adéquats et économiques ». Votre assureur se réserve le droit de refuser de prendre en charge les prestations ne remplissant pas ces critères.


En droit privé, dans une relation contractuelle entre deux parties, les conditions d’assurance prévalent, même si l’usage a pu être plus favorable par le passé. Si l’assureur a déjà accepté de rembourser des prestations allant au-delà de ce qui est strictement prévu dans le contrat, cela relève de sa discrétion. Il peut donc, à tout moment, décider de restreindre ces remboursements sans que l’assuré puisse exiger la continuité de ces prestations supplémentaires.


En l’espèce, le Groupe Mutuel justifie ses changements de pratiques de remboursement pour les thérapies complémentaires par une forte augmentation de la consommation de ces médecines et un recours jugé excessif à ces traitements.



Comment réagir ?


Il est particulièrement frustrant de constater que les règles ont évolué en cours de route, et que des soins autrefois remboursés sont désormais limités. Si vous avez eu la mauvaise surprise de découvrir que le Groupe Mutuel ne couvre plus vos séances de massage, alors qu’elles l’étaient auparavant, j’en suis sincèrement désolé.


Ce changement, radical et mal communiqué, impacte aussi bien les patients que les thérapeutes. Bien que les conditions générales soient invoquées, cela donne l’impression que notre travail est remis en question, ce qui est particulièrement dévalorisant.


Ce n’est pas vous qui avez abusé des consultations, mais bien l’assureur qui a décidé de réduire unilatéralement les prestations auxquelles vous étiez habitué.


  • Savoir où vous en êtes

La première étape consiste à faire le point sur votre situation. Si vous aviez l’habitude que vos séances de massage soient remboursées, contactez votre assureur avant votre prochain rendez-vous pour contrôler si ces prestations sont toujours couvertes. Cela est d’autant plus important si vous vous trouvez dans une situation financière délicate, car ce qui était remboursé sans problème auparavant pourrait ne plus l’être.


Relisez attentivement votre contrat d’assurance complémentaire pour vérifier s’il mentionne un nombre maximum de séances ou un plafond financier au-delà duquel les soins ne sont plus pris en charge. Ensuite, appelez votre assureur pour savoir précisément où vous en êtes et combien de sessions seront encore couvertes cette année.


  • Demander un rapport médical


Si vous avez déjà atteint le seuil fixé par Groupe Mutuel, demandez quelles sont les démarches pour obtenir un réexamen de votre droit aux prestations. Normalement, votre assureur vous enjoindra à justifier le bien-fondé de vos séances de massage en présentant un rapport établi par votre médecin traitant. Celui-ci atteste que le soin vise un objectif thérapeutique spécifique, et ne se limite pas à améliorer votre bien-être général.


Ce rapport doit inclure les éléments suivants :

  • Les pathologies traitées

  • L’évolution observée à la suite des séances de médecine complémentaire

  • La fréquence nécessaire pour obtenir une amélioration notable de votre état

  • L’approche thérapeutique recommandée pour la suite du traitement

  • Les conséquences si vous interrompez vos séances de médecine complémentaire

  • Les éventuelles thérapies de médecine classique (comme la physiothérapie) suivies avant les soins de thérapie complémentaire, ainsi que les raisons pour lesquelles elles ont été interrompues.


Sur la base de ce rapport, l’assureur procédera à un réexamen de votre droit aux prestations. Dans les cas où le traitement est justifié médicalement, vous pourrez continuer à bénéficier de remboursements, même au-delà de cinq séances de massage. En revanche, si l’assureur conclut que ces soins ne sont plus justifiés sur le plan thérapeutique ou n’apportent plus d’amélioration, il vous informera de l’arrêt des remboursements pour le reste de l’année.


  • Explorer d’autres options de couverture.

Si vous aviez souscrit votre assurance complémentaire en pensant qu’elle couvrait un grand nombre de sessions, et que cette modification unilatérale des conditions de remboursement ne correspond plus à vos attentes, vous pouvez envisager de changer d’assureur.


Il est cependant important de noter que ce durcissement des remboursements pour les médecines complémentaires reflète malheureusement une tendance globale. Bien que Groupe Mutuel soit actuellement l’assureur ayant le plus radicalement changé ses pratiques de remboursement, aucun assureur ne précise clairement dans ses conditions générales le nombre exact de séances remboursées avant d’exiger des justificatifs médicaux. Il est donc possible que d’autres assureurs suivent cet exemple à l’avenir, surtout si cela n’entraîne pas une perte significative de clientèle pour l'assureur…


Le délai pour changer d’assurance complémentaire est à la fin du mois de septembre. Comme pour toute souscription d’assurance, vous devrez remplir un questionnaire médical avant d’être accepté par un nouvel assureur. Ne résiliez pas votre contrat en vigueur sans avoir obtenu la confirmation d’être admis ailleurs.


  • Vous faire accompagner

    Votre assureur reste votre principal interlocuteur, contactez-le en priorité pour toute clarification concernant vos remboursements. Cependant, si ses réponses ne vous satisfont pas ou si vous avez des doutes quant à vos droits, vous pouvez vous adresser à une association de patients. La Fédération Suisse des Patients, ou l’Office de médiation de l’assurance-maladie peuvent vous donner des conseils neutres, ou un accompagnement.



La dévalorisation du massage


Ce changement de pratique constitue une mauvaise nouvelle pour les assurés du Groupe Mutuel.


Limiter le remboursement à cinq séances de massage par an oblige les patients à hésiter avant de consulter, ce qui complique l’accès à des soins réguliers, qui ont pourtant prouvé leur efficacité.


Longtemps perçu comme un simple moyen de relaxation, le massage est désormais reconnu pour ses bienfaits thérapeutiques, notamment dans la gestion du stress, la rééducation physique et le soulagement des douleurs chroniques.


Cette reconnaissance a renforcé la légitimité du massage en tant que thérapie complémentaire importante dans le parcours de santé des patients. Le considérer uniquement comme un « soin de confort » remboursable avec parcimonie revient à minimiser son rôle de traitement préventif régulier et de première intention.



Pour conclure


J’espère que cet article a pu répondre à vos questions concernant le déremboursement des massages par le Groupe Mutuel.


Si vous souhaitez approfondir le sujet, je vous recommande d’écouter ce podcast de la RTS. Je ne manquerai pas de vous tenir au courant si de nouvelles informations venaient à émerger.


Continuez à prendre soin de votre santé (même sans remboursement) !



 

Chaque semaine (ou presque), je publie un nouvel article sur l’univers du massage et du bien-être, l’actualité du cabinet et les choses qui me tiennent à coeur !

​

Abonnez-vous à Sérotonine Massages sur Instagram pour ne pas manquer les prochains posts !



bottom of page