Un massage doit-il être douloureux pour être efficace ?
- NC

- 13 oct.
- 4 min de lecture

📌 En bref :
Un massage peut parfois être sensible ou douloureux, surtout en cas de tension musculaire importante ou de pression profonde : c’est une réaction normale liée à la stimulation des tissus.
La douleur n’est pas un gage d’efficacité thérapeutique : un massage trop intense peut au contraire bloquer le relâchement et activer des réactions de défense du corps.
Selon mon approche, le massage reste avant tout une invitation à la détente : un toucher respectueux, adapté au ressenti du client, favorise des effets durables sans douleur inutile.
😬 « Est-ce que le massage va faire mal ? »
C’est une question que l’on me pose souvent au cabinet, et elle est tout à fait légitime !
Un massage peut en effet provoquer une certaine sensibilité dans les zones travaillées, notamment si vous n’êtes pas habitué à recevoir ce type de soins, si la pression est plus intense que prévu, ou encore si vous présentez des tensions profondes ou des contractions musculaires importantes.
💥 Pourquoi certains massages font-ils mal ?
Le massage, surtout lorsqu’il est profond, stimule des nocicepteurs locaux (des récepteurs sensoriels responsables de la perception de la douleur), et peut provoquer un micro-traumatisme des tissus, à la manière d’une séance de sport intense.
Cette stimulation entraîne une légère réaction inflammatoire, qui fait partie du processus naturel de réparation et de renforcement du tissu, mais qui peut augmenter momentanément la sensibilité dans la zone travaillée.
Plus la pression est forte et ciblée, plus cette sensibilité risque de se manifester sous forme de douleurs.
🤔 Les techniques douloureuses ont-elles un intérêt thérapeutique ?
Lorsqu’un massage est douloureux, certaines personnes ont l’impression qu’il « agit vraiment », comme si la douleur était le signe d’un travail profond et donc nécessaire. Pourtant, ce ressenti s’explique avant tout par des mécanismes neurophysiologiques bien connus.
En effet, une douleur peut temporairement neutraliser une autre douleur, un phénomène que l’on appelle contrôle inhibiteur diffus induit par une stimulation nociceptive (Diffuse Noxious Inhibitory Control, ou DNIC). Lorsqu’un nouveau stimulus douloureux est appliqué, par exemple une pression intense pendant un massage, il active des circuits nerveux qui diminuent momentanément la perception d’une douleur préexistante, produisant ainsi une sensation de soulagement à court terme.
⚖️ Un peu de nuance
Pour autant, la douleur n’est pas un indicateur de l’efficacité d’un massage.
Même si certaines techniques douloureuses peuvent avoir un intérêt ponctuel, elles entrent souvent en contradiction avec un autre effet thérapeutique essentiel : la relaxation centrale.
En effet, les bienfaits du massage reposent avant tout sur des mécanismes de régulation globaux. C’est tout le système nerveux qui s’apaise, permettant ensuite aux muscles de se détendre et à la douleur de se moduler.
À l’inverse, un toucher trop intense ou une pression dépassant le seuil de tolérance déclenchent une réaction de défense : les muscles se contractent, le système nerveux s’alerte, et la personne sort de cet état de relâchement qui rend justement le massage efficace.
De plus, la douleur est une expérience profondément subjective : votre thérapeute ne la ressent pas à votre place. On peut bien sûr essayer de la décrire, voire de l’évaluer sur une échelle, mais cela reste une information partielle. Par ailleurs, douleur et tension musculaire ne vont pas toujours de pair : on peut ressentir une tension sans douleur, ou au contraire, une douleur sans réelle tension.
Le thérapeute peut être tenté de suivre le réflexe classique : identifier une zone qui lui semble tendue, appuyer davantage en supposant que c’est là que la douleur se manifeste, et penser que la pression plus forte est justifiée. Or, la tension musculaire ne correspond pas toujours à la douleur éprouvée. Il peut donc travailler intensément sur des zones qui ne posent pas réellement problème, tout en passant à côté d’endroits qui semblent normaux, mais qui sont en réalité très sensibles.
Enfin, toutes les douleurs ne se valent pas. Une douleur « tolérable » peut simplement traduire la sensibilité d’une zone sollicitée, tandis qu’une douleur « anormale » peut signaler un tissu blessé ou inflammé. Dans ce cas, insister risque d’aggraver la situation.
👐 Ma pratique du massage
Pour ma part, je considère le massage avant tout comme une invitation au relâchement, et non comme une confrontation. Même si certaines approches plus intenses peuvent avoir un intérêt ponctuel, je préfère créer un environnement où le corps se sent en sécurité et peut s’abandonner pleinement.
Les discours du type « no pain, no gain » ou « ça va faire mal, mais ça fera du bien » ne font pas partie de ma pratique.
Que ce soit en massage thaï ou en massage classique, je privilégie une approche progressive, fluide et respectueuse, centrée sur la détente globale plutôt que sur la performance du geste.
Lors d’un massage sportif de récupération, vous pouvez cependant vous attendre à une sensibilité accrue des zones massées, puisque le corps a déjà été mis à l’épreuve par votre pratique sportive, et que le soin se concentre sur les muscles que vous utilisez le plus dans vos activités.
😌 Confort et bien-être avant tout
Dans tous mes massages, j’applique la pression qui me semble nécessaire, mais mon objectif est toujours d’adapter la séance à votre ressenti.
Un toucher ferme peut être très efficace sans jamais devenir douloureux, et je veille à ce que vous puissiez respirer et vous détendre tout au long du massage, dans le respect de vos limites et de vos sensations.
Si malgré ces précautions, vous sentez une gêne ou une douleur trop forte pendant la séance, n’hésitez pas à m’en parler : mon rôle est de m’adapter immédiatement. C’est un signal important pour ajuster la pression ou éviter certaines zones potentiellement fragilisées. De même, indiquez-moi si vous avez ressenti une douleur anormale après la séance, cela m’aidera à mieux préparer la prochaine rencontre !
Chaque semaine (ou presque), je publie un nouvel article sur l’univers du massage et du bien-être, l’actualité du cabinet et les choses qui me tiennent à coeur !
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